10/04/2005

Cérémonie à Auschwitz-Birkenau à l'endroit de la "maison rouge"

AUSCHWITZ (Pologne), 10 avr 2005 (AFP)

Un kaddish, prière juive des morts, a été récité dimanche à l'endroit de la "maison rouge", la première chambre à gaz de Birkenau, dans le Sud de la Pologne, à l'occasion de son incorporation au Musée d'Auschwitz.
Le grand rabbin français Gilles Bernheim a dit cette prière à la mémoire des quelque 100.000 personnes assassinées à cet endroit, notamment beaucoup de juifs de France, entre mars 1942 et avril 1943.
Une centaine de personnes venues de France, juives et catholiques, dont le cardinal Jean-Marie Lustiger et le président de la Conférence des évêques de France Jean-Pierre Ricard, participaient à la cérémonie.
"Il ne s'agit pas d'une acquisition muséographique. Il y eut ici plus de morts qu'à Dachau ou Ravensbruck", a déclaré Richard Prasquier, président du Comité français pour Yad Vashem, lieu de la mémoire de l'holocauste en Israël.
Il a acquis le site pour le donner au Musée.
L'historien italien Marcello Pezzetti, qui a aidé au repérage du site de la "maison rouge", a lancé "un appel à continuer".
Selon lui, "il faut chercher les fosses communes et surtout faire venir les jeunes".
Le groupe avait auparavant visité la Judenrampe, réhabilitée par la Fondation pour la mémoire de la Shoah et inaugurée par le président Jacques Chirac en janvier en marge du 60e anniversaire de la libération d'Auschwitz (à trois kilomètres de Birkenau).
C'est là que les convois de juifs déportés arrivaient jusqu'en mai 1944.

07/04/2005

Hommage à Jean Paul II par des responsables juifs et chrétiens prévu à Wadowice

Une délégation de responsables juifs et catholiques français, dont le cardinal Jean-Marie Lustiger, ira dimanche 10 avril rendre hommage à Jean Paul II dans sa ville natale de Wadowice (Pologne), à l'occasion d'un voyage à Auschwitz-Birkenau.
Le voyage à Auschwitz était prévu pour commémorer deux lieux jusqu'alors restés hors du périmètre du musée, la première Judenrampe et la "maison rouge" qui a abrité la première chambre à gaz de Birkenau, a expliqué Richard Prasquier, président du Comité français pour Yad Vashem et conseiller à la présidence du CRIF.
A la suite du décès de Jean Paul II, une partie de la délégation ira rendre hommage au pape dans sa ville natale, située à quelque 35 km du camp, a-t-il ajouté. "Ce sera un témoignage de respect de la part de juifs et de catholiques pour la mémoire du pape polonais", a souligné M. Prasquier, "il est important que les Polonais sentent que la mémoire de Jean Paul II peut servir de fédérateur".
Outre des responsables de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et de la communauté juive, dont le directeur général du CRIF, Haïm Musicant, accompagnés du grand rabbin Gilles Bernheim, la délégation comprendra notamment le cardinal Lustiger, ancien archevêque de Paris, ainsi que le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux. Mgr Lustiger fera le voyage depuis Rome avant de participer au conclave pour élire un nouveau pape. La Fondation pour la mémoire de la Shoah a financé les travaux de restauration de la Judenrampe, où s'effectuait de juillet 1942 à mai 1944 la "sélection" entre les juifs valides, envoyés dans le camp, et ceux envoyés en chambre à gaz. Elle était restée à l'abandon contrairement à la "rampe des Hongrois", seule visitée jusqu'à présent, construite en 1944.
La "maison rouge" avait abrité la première chambre à gaz de Birkenau, qui a fonctionné treize mois durant, de mars 1942 à avril 1943, avant d'être détruite par les nazis. Une maison avait été reconstruite sur le site après la guerre. Le Comité français pour Yad Vashem a pu la racheter, la démolir et faire poser sur le terrain une plaque à la mémoire des milliers de personnes assassinées là.