27/03/2007

Débat entre les 4 candidats du CRIF

Sur son blog, Yonathan Arfi revient sur le débat entre les 4 candidats au CRIF qui a eu lieu le 26 mars.

09/03/2007

Diner au consulat général de France à New York

L’American Jewish Committee a annoncé qu’une exposition sur l’histoire des Justes, ces Français non-Juifs ayant sauvé des Juifs pendant la seconde guerre mondiale, devrait être bientôt montrée à travers les Etats-Unis, à destination d’un large public, jeune notamment. Le ministre français de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, qui avait commandé le film à Agnès Varda pour la cérémonie du Panthéon, a confié au journal French Morning que « l’exposition devrait pouvoir être organisée à Washington avant la fin de l’année », avant de tourner dans le reste du pays ensuite, et sans doute très rapidement à New York.

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Raymond Barre - La vieillesse n'est peut-être pas pour tous un naufrage

Actualité Juive

La vieillesse n'est peut-être pas pour tous un naufrage. Raymond Barre ramène son navire au plus court vers le port d'origine de ses valeurs fondatrices: le respect de l'autorité et l'admiration pour la compétence technique. Ces valeurs sont-elles pimentées par la détestation des Juifs? Aujourd'hui certainement, dans le passé peut-être pas, et cela n'a pas d'importance. Papon était-il antisémite lorsqu'il envoyait les Juifs à la mort dans les conditions qu'on sait vers des destinations finales qu'il s'efforçait d'ignorer? Qu'importe? Nul doute en tout cas qu'il l'a été sur le tard: comment en effet pardonner à ces Juifs le mal qu'il leur avait fait, et qu'ils avaient le front de lui rappeler?

Raymond Barre au fond n'a jamais pardonné aux Juifs d'avoir relevé son lapsus freudien sur les "français innocents". Un homme de la qualité de Papon, dit-il dans son interview à France-Culture, n'avait pas à s'excuser de ses actes. L'ancien "meilleur économiste de France" n'est lui non plus pas homme à avoir laissé fourcher sa langue; il explique donc et en rajoute dans l'ignominie: si encore les auteurs de l'attentat avaient fait exploser leur bombe à l'intérieur de la synagogue où se trouvaient des Juifs avec qui ils étaient en guerre, cela eût été compréhensible, mais la faire exploser au risque de tuer des français "pas du tout liés à cette affaire", voilà qui est bien différent! Il y avait donc une guerre contre les Juifs en France qui expliquait bien des débordements. Et maintenant, n'en est-il pas de même? La question ne fut pas posée. Et nous ne savons donc pas si M.Barre sera appelé à la défense de Fofana.

Papon, dit le professeur avec une douteuse élégance, a "limité la casse" et sauvegardé l'essentiel (sa carrière, probablement...). Faut-il rappeler ce que fut la "casse", 1560 êtres humains envoyés vers l'innommable? Simple "alibi", outrageusement mis en avant "par un lobby juif usant de procédés indignes", rectifie l'économiste expert, faisant fi de la condamnation de la condamnation de Papon à l'issue d'un procès où les droits de la défense furent particulièrement protégés.

Comment admirer en même temps ceux qui "sont restés à leur poste pour faire fonctionner le pays" en suivant à la lettre des instructions iniques et ceux qui en désobéissant ont préservé les valeurs fondamentales d'une société de liberté, de solidarité sinon de fraternité? Raymond Barre a beau draper ses postures sous les habits du gaullisme, il est plus à l'aise avec le gaullisme de 1944 qu'avec celui de Jean Moulin.

"L'alibi" et la "casse limitée" de Barre aujourd'hui comme le "détail" de Le Pen dans le passé nous transportent dans ce monde de morgue, d'indifférence et de contentement de soi qui fut le terreau de la persécution des Juifs comme il est le socle de toutes les lâchetés bien pensantes.

C'est pourquoi la référence à ces
Français désobéissants qui ont sauvé la plupart des Juifs de notre pays est particulièrement mal venue dans les déclarations de l'ancien Premier Ministre. Les Justes de France ont été l'objet le mois dernier d'une magnifique cérémonie d'hommage au Panthéon. Mais c'est parce que dix ans auparavant le Président de la République avait reconnu la responsabilité de l'Etat français dans la persécution des Juifs que cette cérémonie prenait son sens et sa grandeur.

Dans la galerie de ses héros dont Papon fait manifestement partie, quelle place Raymond Barre réserve-t-il (le connaît-il seulement?) à Camille Ernst, autre secrétaire général de Préfecture, Juste des Nations à la désobéissance duquel des centaines de Juifs de Montpellier durent la vie, qui fut déporté à Dachau où il faillit mourir? Peut-être M.Barre considère-t-il que n'ayant pas eu la réussite technique de Maurice Papon, Camille Ernst n'est pas de ces hommes supérieurs à qui beaucoup peut être pardonné: en tout cas, les survivants de la "casse" savent que s'ils doivent souvent leur vie à des Camille Ernst, ils la doivent bien rarement à des Papon. A priori, ils préfèrent ne pas avoir eu affaire à des Raymond Barre....

Dr Richard PRASQUIER

Président du Comité français pour Yad Vashem