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26/04/2007

Une entreprise agit pour la transmission de la mémoire de la Shoah

Mercredi 26 dans Le Monde, je relève une itnitiative privée très intéressante.

Une entreprise décide, après avoir appris que ses locaux appartenaient à des juifs avant guerre, d'utiliser ses propres moyens pour communiquer la mémoire de la Shoah.

Ce qu'il y a de réjouissant, c'est que cette démarche repose sur des personnes de la société civile, inquiètes des enjeux de mémoire. Ce n'est pas une intervention de l'état. Ce n'est pas une décision politique. C'est un acte citoyen.

Je salue cette démarche, et cette initiative. J'y reconnais du courage et du civisme. J'ose y voir le résultat des efforts de communication et d'explication menés par l'éducation nationale, et toutes les associations qui expliquent et transmettent la mémoire de la Shoah.

16/04/2007

Pie XII, Nonce, et Yad Vachem

Le nonce apostolique en Israël, Mgr Antonio Franco a donc finalement participé à la cérémonie organisée à Yad Vashem à Jérusalem pour le début du Yom Hashoah. Le nonce avait pourtant annoncé très officiellement qu'il ne se rendrait pas à Yad Vashem, car il ne pouvait supporter la lecture de la notule qui accompagne la photo de Pie XII dans l'exposition du Musée, et qui insiste sur la faiblesse des réactions du Pape devant l'extermination des Juifs d'Europe....Le nonce apostolique en Israël, Mgr Antonio Franco a donc finalement participé à la cérémonie organisée à Yad Vashem à Jérusalem pour le début du Yom Hashoah.

Yad Vashem s'était indigné de la déclaration du nonce. Il y avait de quoi : personne n'obligeait Mgr Franco à aller examiner une nouvelle fois la photo en question puisque la visite du Musée n'était pas un élément de la cérémonie, et le fait qu'il privilégiait ce ressentiment personnel par rapport à un recueillement pour les six millions de victimes impliquait qu'il accordait une importance insignifiante à la Shoah au centre de l'histoire d'une Europe façonnée par le christianisme (dixit Benoit XVI).

On pouvait avoir quelques doutes non seulement sur la sensibilité mais aussi sur l'intelligence de ce nonce, en Israël depuis deux ou trois ans, et qui ne s'était fait pas connaître par quelque fait retentissant jusque là et qui n'hésitait pas à déclencher une crise avec Yad Vashem, c'est-à-dire avec Israël en tentant de faire un véritable chantage sur le musée: le directorat de Yad Vashem a eu mille fois raison de souligner que le texte sur le Pape Pie XII correspondait aux données actuelles de la connaissance historique, mais qu'il pourrait être changé si l'ouverture des archives du Vaticant permettait de modifier dans un sens plus positif le regard porté sur Pie XII.

Et c'est là que nous avons affaire à un véritable forcing de la part de certains secteurs du Vatican (auxquels le nonce semble appartenir) dont le but est de parvenir à la béatification puis à la canonisation de Pie XII. Le père Pierre Blet, jésuite, est l'homme clé de cette opération, la caution historienne nécessaire. Le père Blet est un spécialiste de Pie XII, il a publié de nombreux documents relatant les actes du pontificat, toujours de façon dithyrambique, et pour cause: il est apparemment le seul à avoir accès aux archives du pontificat. Laisser les autres historiens travailler sur ces archives? C'est compliqué, répond-il, ce n'est pas la tradition de l'Eglise de rendre les archives disponibles si tôt, et puis ces archives doivent auparavant être mises en ordre et classées, ce qui prendra plusieurs années, et enfin de toute façon il n'y a plus rien à trouver puisque lui,père Blet, a déjà publié tout ce qui était intéressant sur le sujet. Autrement dit, circulez, il n'y a rien à voir...Et ajoute-t-il (figure typique de l'argument d'autorité destiné à impressionner le lecteur) "tous les historiens sérieux sont d'accord sur le rôle très important du Pape dans le sauvetage des Juifs". Donc, si vous mettez en doute ce que je dis, c'est que vous n'êtes pas un historien sérieux...

Mais la réalité est qu'il y a peu d'historiens sérieux qui suivent le père Blet. Depuis Saul Friedlander en 1966 à Suzanna Zuccotti ou Giovanni Miccoli, nombreux sont les historiens qui ont mis en évidence les "faiblesses" du comportement de Pie XII au cours de la guerre, lui qui avait été parmi les premiers à être prévenu de l'importance des massacres. A plusieurs reprises il avait refusé de prendre publiquement position malgré des objurgations diverses (notamment de représentants du gouvernement polonais en exil. Il n'a d'ailleurs pas pris position non plus sur les massacres de polonais catholiques: sa haine du communisme prédominait sur le reste.... Son discours du 24 décembre 1942 est une réponse bien limitée et bien filandreuse à la gravité des crimes nazis; aucune excommunication n'a jamais eu lieu contre les assassins.

Il est comme toujours des juifs pour en rajouter dans le dithyrambe: un diplomate israélien Pinchas Lapide avait écrit il ya longtemps que Pie XII avait sauvé 700 000 juifs. Personne n'a jamais su d'où ce nombre incroyable était sorti mais il a continue de circuler. Golda Meir, historienne "sérieuse" comme chacun le sait avait également débordé d'éloges sur le comportement du Pape pendant la guerre: c'est qu'il était intéressant d'obtenir alors l'appui diplomatique du Vatican pour l'Etat d'Israël. Récemment enfin, un Rabbin américain, David Dalin a repris ces histoires: le procédé est simpliste: de nombreux Juifs ont été sauvés dans les monastères italiens: on en conclut que le Pape est à l'origine de ces sauvetages. Mais les souvenirs du père Benoit, cet extraordinaire Juste des Nations qui après avoir tenté de sauver les Juifs de la région de Marseille et de Nice a été à l'origine de la Delacem, qui a été active dans l'organisation des caches, suggèrent que le Pape n'a pas eu d'initiative réelle dans ce projet.

Donc le balancier actuel penche nettement pour le doute vis-à-vis de l'activité du Pape pour sauver les Juifs, en dehors de certains cas très particuliers (le Rabbin de Rome Zolli, ultérieurement converti au christianisme et quelques autres...). Qu'on ouvre donc les archives!.....

Il ne semble pas, malgré la pièce si connue de Hochhuth (le Vicaire, 1963), dont la trame a été reprise par Costa Gavras dans son film Amen, mais dont les conditions d'élaboration ont été elles-mêmes discutées (brulôt établi par le KGB pour déstabiliser la papauté?) que le Pape Pie XII ait été un partisan des nazis: mais il les détestait moins que les bolchéviques. En signant en 1933 comme Cardinal Pacelli, le Concordat il a lié l'Eglise au régime nazi et l'a rendue impuissante "pour un plateau de lentilles", c'est-à-dire le maintien théorique de ses activités éducatives. Erreur dramatique qu'il n'a jamais reconnue car elle obérait son image de "grand " diplomate.

Mais plus encore, pour les Juifs, il a été le Pape qui après la guerre a couvert le fuite des nazis en Amérique du Sud, organisée par le célèbre évêque croate de Rome Alois Hudal. Et puis il a été le Pape qui alors qu'il n'y avait plus à avoir peur de représailles (je pense que Pie XII était un homme de cabinet, physiquement peureux et non habitué au contact physique...) n'a pas trouvé le temps de dire une phrase, un mot sur les massacres de Juifs dans ses années de pontificat d'après guerre, lui qui a tant parlé des dangers et des crimes du communisme...

De fait, la béatification de Pie XII en l'état actuel des choses entraînerait à coup sûr une crise grave dans les relations judéo-catholiques. C'est peut-être ce qui est recherché par certains courants de l'Eglise voulant prendre leur tardive revanche sur Vatican II et ses ouvertures notamment vers les Juifs.
De ce point de vue l'obligation qui a été faite au nonce, certainement par sa hiérarchie alertée, de participer aux cérémonies de Yad Vashem et de manger ainsi son chapeau est probablement l'événement le plus important dans sa signification, le plus rassurant aussi sur la pérennité des bonnes relations judéo-catholiques sous le pontificat de Benoit XVI, même quand celles-ci, comme ces dernières semaines sont soumises à certaines tensions (statut fiscal des établissements catholiques en Israël...). Les excellentes relations que nous avons tissées dans ce domaine avec l'Eglise de France ont peut-être joué leur rôle...


Par Richard Prasquier, le 13 avril 2007

09/03/2007

Diner au consulat général de France à New York

L’American Jewish Committee a annoncé qu’une exposition sur l’histoire des Justes, ces Français non-Juifs ayant sauvé des Juifs pendant la seconde guerre mondiale, devrait être bientôt montrée à travers les Etats-Unis, à destination d’un large public, jeune notamment. Le ministre français de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, qui avait commandé le film à Agnès Varda pour la cérémonie du Panthéon, a confié au journal French Morning que « l’exposition devrait pouvoir être organisée à Washington avant la fin de l’année », avant de tourner dans le reste du pays ensuite, et sans doute très rapidement à New York.

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15/02/2007

Sonderkommando - Dans l'enfer des chambre à gaz

Issu de la communauté juive italienne de Salonique, Shlomo Venezia fut déporté à l'âge de 21 ans à Auschwitz-Birkenau, et incorporé dans les Sonderkommandos, dont il est un des très rares rescapés. Ces " équipes spéciales " étaient chargées par les SS de vider les chambres à gaz et de brûler les corps des victimes, avant d'être éliminées à leur tour au bout de quelques mois.

Un témoignage essentiel reccueilli par Béatrice Prasquier - Sonderkommando est édité chez Albin Michel

29/03/2006

Discours du Cardinal Jean-Marie Lustiger au United States Holocaust Memorial Museum

Transcription d’une allocution prononcée le 29 mars 2006 au United States Holocaust Memorial Museum, Washington, D.C.

18/07/2005

Auschwitz, soixante ans après

Jean-Pierre Allali nous livre ses impressions sur le livre d'Annette Wievorka.

10/04/2005

Cérémonie à Auschwitz-Birkenau à l'endroit de la "maison rouge"

AUSCHWITZ (Pologne), 10 avr 2005 (AFP)

Un kaddish, prière juive des morts, a été récité dimanche à l'endroit de la "maison rouge", la première chambre à gaz de Birkenau, dans le Sud de la Pologne, à l'occasion de son incorporation au Musée d'Auschwitz.
Le grand rabbin français Gilles Bernheim a dit cette prière à la mémoire des quelque 100.000 personnes assassinées à cet endroit, notamment beaucoup de juifs de France, entre mars 1942 et avril 1943.
Une centaine de personnes venues de France, juives et catholiques, dont le cardinal Jean-Marie Lustiger et le président de la Conférence des évêques de France Jean-Pierre Ricard, participaient à la cérémonie.
"Il ne s'agit pas d'une acquisition muséographique. Il y eut ici plus de morts qu'à Dachau ou Ravensbruck", a déclaré Richard Prasquier, président du Comité français pour Yad Vashem, lieu de la mémoire de l'holocauste en Israël.
Il a acquis le site pour le donner au Musée.
L'historien italien Marcello Pezzetti, qui a aidé au repérage du site de la "maison rouge", a lancé "un appel à continuer".
Selon lui, "il faut chercher les fosses communes et surtout faire venir les jeunes".
Le groupe avait auparavant visité la Judenrampe, réhabilitée par la Fondation pour la mémoire de la Shoah et inaugurée par le président Jacques Chirac en janvier en marge du 60e anniversaire de la libération d'Auschwitz (à trois kilomètres de Birkenau).
C'est là que les convois de juifs déportés arrivaient jusqu'en mai 1944.

07/04/2005

Hommage à Jean Paul II par des responsables juifs et chrétiens prévu à Wadowice

Une délégation de responsables juifs et catholiques français, dont le cardinal Jean-Marie Lustiger, ira dimanche 10 avril rendre hommage à Jean Paul II dans sa ville natale de Wadowice (Pologne), à l'occasion d'un voyage à Auschwitz-Birkenau.
Le voyage à Auschwitz était prévu pour commémorer deux lieux jusqu'alors restés hors du périmètre du musée, la première Judenrampe et la "maison rouge" qui a abrité la première chambre à gaz de Birkenau, a expliqué Richard Prasquier, président du Comité français pour Yad Vashem et conseiller à la présidence du CRIF.
A la suite du décès de Jean Paul II, une partie de la délégation ira rendre hommage au pape dans sa ville natale, située à quelque 35 km du camp, a-t-il ajouté. "Ce sera un témoignage de respect de la part de juifs et de catholiques pour la mémoire du pape polonais", a souligné M. Prasquier, "il est important que les Polonais sentent que la mémoire de Jean Paul II peut servir de fédérateur".
Outre des responsables de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et de la communauté juive, dont le directeur général du CRIF, Haïm Musicant, accompagnés du grand rabbin Gilles Bernheim, la délégation comprendra notamment le cardinal Lustiger, ancien archevêque de Paris, ainsi que le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux. Mgr Lustiger fera le voyage depuis Rome avant de participer au conclave pour élire un nouveau pape. La Fondation pour la mémoire de la Shoah a financé les travaux de restauration de la Judenrampe, où s'effectuait de juillet 1942 à mai 1944 la "sélection" entre les juifs valides, envoyés dans le camp, et ceux envoyés en chambre à gaz. Elle était restée à l'abandon contrairement à la "rampe des Hongrois", seule visitée jusqu'à présent, construite en 1944.
La "maison rouge" avait abrité la première chambre à gaz de Birkenau, qui a fonctionné treize mois durant, de mars 1942 à avril 1943, avant d'être détruite par les nazis. Une maison avait été reconstruite sur le site après la guerre. Le Comité français pour Yad Vashem a pu la racheter, la démolir et faire poser sur le terrain une plaque à la mémoire des milliers de personnes assassinées là.

25/01/2005

Discours du Président de la République pour l'Inauguration du Mémorial de la Shoah

Discours de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, lors de l'inauguration du Mémorial de la Shoah.

Merci aussi à vous, Serge Klarsfeld, et à vous, Richard Prasquier. Je mesure tout ce que notre pays doit à la généreuse abnégation d'hommes tels que vous et à l'action patiente des deux institutions que vous dirigez : "Les Fils et les Filles des Déportés Juifs de France" et "le Comité français pour Yad Vashem".

08/01/2005

Auschwitz, soixante ans après

par Aude Lecat
Extrait de L’Arche n°561, janvier 2005
Numéro spécimen sur demande à info@arche-mag.com

27/02/2003

Pour l'honneur des Justes de France

L'Express du 27/02/2003

Livre

Pour l'honneur des Justes de France